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Dans ce blog, je partage avec les internautes mes pensées et mes écrits. La poésie surtout...
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24.04.2015
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NOUVELLE N° 2

NOUVELLE N° 2

Publié le 27/04/2015 à 08:34 par soleildesmots Tags : aimer anniversaire danse sorcellerie possession sur center vie place image maison moi photo sport chez belle enfants mort cadre

MIMI LA FRINGUEUSE(Première partie)

       
Quand on aime, on conte, on raconte. Que c’est beau ! On  ne compte pas. A quoi cela sert-il de compter ? Quand on n’aime plus, le conte finit, on cesse de raconter et on compte tout le temps puisque le conte est fini. Dans mon cas, je ne dirai pas que je n’aime plus. J’aime toujours, pourtant, le conte est fini. Je ne peux plus raconter il me faut compter.
Il  faut bien se rendre à l’évidence : je suis une pucelle dont l’histoire est inconnue de tous ses proches. Il fallait bien que je vous le dise mon hymen est encore intact. Malgré les histoires que l’on raconte sur mon compte, personne n’a encore eu droit à ma virginité jusqu’ici. Mais mon cœur n’est plus à sa place et je suis responsable de tout ce qui s’est passé. L’insouciance a pris possession de mon être à l’excès. Je n’avais qu’une idée en tête : me faire un gigantesque album photo où on pourrait m’apercevoir en train de sucer la vie comme une tétine géante.
Je m’appelle MIMI et parce que j’aime être bien mise, toujours sapée, les gens m’ont donnée le nom de MIMI la fringueuse. Il faut dire que pour fringuer ici à Doul, c’est pas très compliqué. La friperie, qu’elle soit orientale ou occidentale est ouverte à tous.
Les gens ne savent pas choisir, ils n’ont pas le flair du jeans qui va avec tel chemise ou T-shirt. Ils ont une cécité vestimentaire décoiffante on dirait qu’ils ont passé une moitié de leur vie à se couvrir d’écorces ! N’importe quoi ! Moi, MIMI me vêtir comme un épouvantail ? Ça jamais ! Quand je choisis de m’habiller trop sobrement, je suis en noir et blanc ou en complet jeans.
Il y en a qui m’étonnent. Des fois, vous sortez à Doul et un type vous épate pour de bon. En sortant de chez lui, il a piqué dans ses affaires une veste propre, une chemisette, une cravate et un pantalon qu’il a à peine baladés sur une table de repassage. Et tenez vous bien, chaque chose a sa couleur. Le gars se construit un patchwork à vous soutirer le fou-rire même dans les mauvais jours. C’est quoi l’arc-en-ciel ou alors un puzzle de couleurs ? Si un perroquet se pose sur son, on jurerait qu’il s’agit de deux oiseux de la même espèce. C’est quoi ce truc ?
Quand j’y pense, je perds mes repères. Qu’on dise de moi que je suis superficielle, je hausse les épaules sait-on jamais ? Mais que ce genre de guignol-clown vous demande-quand vous voulez savoir ce qui ne va pas dans sa tête-si vous désirez une photo de lui, c’est le comble de la maladresse !
Je dois toujours être belle, même pour aller acheter du pain à la boutique d’à côté. Mes amies savent que si je perdais subitement la vue, la première chose qui me manquerait  c’est mon reflet dans le miroir. J’en ai partout et de toutes les tailles. Je dois toujours anticiper sur la manière dont les gens me regardent, ce qu’ils reçoivent de mon image.
J’aime être sexy, je dis bien sexy et non pornographique. Etre sexy, c’est suggérer le sexe. C’est l’art d’être tantôt extravagant tantôt pudique. Il ne s’agit pas de laisser apparaître purement et simplement, dévoiler tout court. On s’empêche de heurter la vue. On caresse ce sens afin qu’il relaxe l’imagination. Quand je dis les choses ainsi, on me reproche de parler des sujets qui blessent la pudeur. Mon opinion est simple : il vaut mieux faire l’amour que la guerre, il vaut mieux aimer que tuer ou manifester son inclination pour.
Je suis souvent troublée lorsque les gens expriment leur mépris pour les objets d’amour, il paraît que c’est tabou ! Dans le même temps, les mêmes personnes manifestent leur indifférence ou pis, leur acquiescement en présence des objets de guerre. C’est ce que font les parents qui envoient leurs enfants au lit lorsqu’il y a des scènes érotiques à la télé. Aux mêmes enfants, ils donnent la permission illimitée de regarder les films de guerre. Et plusieurs d’entre eux disent aimer la paix ils préfèrent entraîner leurs enfants à la guerre plutôt qu’à l’amour. C’est que la guerre triomphe des esprits et l’amour, de quoi triomphe-il ?
Je fais toujours la grande gueule lorsqu’il s’agit d’évoquer ce genre de choses. Comme le dit souvent ma copine HAM « tu parles des choses des autres pour toi-même te dépasse. Tu contournes, tu montes, tu descends, personne d’autre ne va t’aider à trouver la solution sur ça »
HAM sait que mon père est décédé en 1990, je n’avais que trois ans. Ma mère l’a suivi quatre ans après. Lui était employé dans un secteur des assurances, un cadre et ma mère était architecte. Un beau couple quoi ! Ils n’allaient pas dans leurs familles respectives, je sais aujourd’hui pourquoi : la sorcellerie.
Mes oncles, tantes et grands-pères du village peuvent te déguster tout un dinosaure dans leurs pratiques de sorcellerie et attaquer un mammouth quelques instants après. Donc, lorsqu’ils sont décédés, nous étions abandonnés à nous-mêmes. Quand je dis“ nous “ c’est pour parler aussi de ma grande sœur qui est de sept ans mon aînée et de mon grand-frère qui est son cadet de deux ans.
Mon père avait été assez prévenant pour souscrire une police d’assurance au cas où il mourrait. Avec ma mère, ils avaient fait des placements dans l’immobilier. Côté finance, nous n’avions pas grand-chose à craindre.
Mon père comme ma mère ont été inhumés au cimetière public. BATWA, leur fidèle ami, un médecin vétérinaire avait tout organisé selon leurs dernières volontés, c’est d’ailleurs chez lui que nous avions emménagé après le décès de maman. Il avait mis la maison à louer et s’occupait de tout.
Il avait, - je dirais même encore qu’il a - réussi à nous redonner goût à la vie. Il disait tout le temps que ce n’est pas parce que la vie s’achèvera un jour - que la mort est inéluctable - que l’on doit croiser les doigts pour l’attendre.
La vie est une scène dans laquelle chacun doit assumer son rôle jusqu’à ce que le rideau soit tiré. Il faut regarder le ciel jusqu’à ce que les rayons de soleil fassent partie de nous. Il faut avancer chaque jour  avec assurance comme pour mépriser la fin.
BATWA ne disait pas non à tout comme c’est la passion de certains parents. Il pesait le pour et le contre avant de donner la réponse. Il expliquait, mettait en garde avant de punir. Il ne tapait pas sur nous pour rechercher le son du tam-tam.
C’était même très rare, le fouet, il fallait le mériter vraiment. C’était quand il n’en pouvait plus de se voir désarmer de sa patience par notre têtutesse. Quand je dis « notre », c’est pour voiler le fait que j’avais la médaille d’or de la têtutesse. Je n’en suis pas fière, mais j’étais insupportable.
Il ne se laissait pas intimider. Il m’est arrivé de lui cracher à la figure qu’il n’est pas mon père. Ce jour là, il a eu tellement eu mal qu’il s’est mis à pleurer comme une fillette. De retour de l’école, mon frère et ma sœur étaient scandalisés. Mon grand frère a failli m’attraper par les cheveux en me demandant :
-S’il n’est pas notre père, il est quoi pour nous ?
J’avais honte. Je suis allé lui demander pardon à genoux avant qu’il ne soit trop tard et il avait accepté mes excuses. BATWA était extraordinaire. Il nous a réunis au salon et dit ceci :
-S’il y’avait un instrument de mesure de l’amour, vous saurez que je vous aime très sincèrement. Je vous ai presque vus naître. Vous êtes tous mes enfants, si vous le voulez bien.
    A l’âge de dix sept ans, le jour même où je fêtais mon anniversaire, BATWA est décédé. Un tragique accident de la circulation, la moto qui le transportait était entrée sous un camion stationné en plein carrefour, sans feu d’alerte. Mon grand frère a tout arrangé pour qu’il soit rapatrié dans son pays.
    Après son décès, j’avais besoin de m’accrocher à quelque chose, n’importe quoi. J’ai pratiqué le judo, la danse, l’athlétisme. Rien de tout cela ne m’allait vraiment. Je me suis même essayée au tennis en criant toutes les fois que j’avais la balle dans mon camp, comme les tars de ce sport. Toujours rien.

A suivre...
Par Pierre Emmanuel OMBOLO MENOGA